Journalistes : tous les conflits d’intérêts doivent être proscrits



Journalistes : tous les conflits d’intérêts doivent être proscrits
Plusieurs journalistes se trouvent actuellement sous les feux de l’actualité, leur mari et/ou compagnon étant ministre et même Président de la République.

Pour ne pas être soupçonnés de conflits d’intérêts, ces confrères et consœurs doivent, même provisoirement, prendre de la distance avec la couverture des événements dans lesquels risquent d’intervenir leurs relations devenues publiques.
Un telle proximité ne manquerait pas de détruire leur crédibilité et, par extension, celle de leur rédaction.

Non, leur demander cela n’est pas mettre en doute leur intégrité professionnelle.
Oui, c’est un sacrifice, mais exercer notre profession en réclame parfois.

Il est toutefois étrange de constater que ce sont les femmes qui sont le plus souvent visées.

Encore plus étrangement, les critiques se réveillent de la part d’intervenants qui ne se sont jamais auparavant formalisés que la directrice générale de l’Audiovisuel extérieur de la France (RFI, France 24 et TV5 Monde) soit la compagne du ministre des Affaires étrangères d’alors, en charge d’une partie de son financement.

La vie privée n’est pourtant pas la seule cause de conflits d’intérêts.

Le secteur politique, le secteur économique peuvent être concernés par des liaisons et connivences de toutes sortes. Un exemple parmi d’autres : chaque mois, un certain nombre de patrons de presse, directeurs de journaux, TV, radio, ou de journalistes « qui font l’opinion » se retrouvent pour dîner avec ceux que l’on appelle « des capitaines d’industrie », des « décideurs », des politiques.

Une seule règle pour toutes et tous : l’omerta.

Pour le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, ces rencontres régulières, à caractère privé, ressemblent à ce que dénoncent beaucoup de citoyens : une oligarchie d’échanges de bons services au détriment de l’information honnête, complète et pluraliste à laquelle ils ont droit dans une démocratie digne de ce nom.
Quels bénéfices tirent les rédactions de ces rencontres confidentielles ?

Quel respect un journaliste aura-t-il envers son directeur qui lui demande un travail sur un sujet sensible le lendemain d’une de ces rencontres mensuelles ?

Quels bénéfices, quels maléfices, les citoyens de notre pays tirent-ils de ces agapes ?

Tous les conflits d’intérêts doivent être proscrits afin qu’une poignée de journalistes en vue ne viennent pas ruiner le travail sérieux et le crédit des quelque 37 000 autres qui doivent aujourd’hui pouvoir faire leur la Charte d’éthique professionnelle des journalistes. Comme le stipule ce document fédérateur de notre profession en préambule :
« Le droit du public a une information de qualité, complète, honnête, libre, indépendante et pluraliste, rappelé dans la Déclaration des droits de l’homme et la Constitution française, guide le journaliste dans l’exercice de sa mission. Cette responsabilité vis-à-vis du citoyen prime sur toute autre. »



30 Mai 2012
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