Un peu moins « Précaires »



Un peu moins « Précaires »
"L’accord sur le recours aux occasionnels journalistes à Radio France" est enfin signé. Il aura fallu trois ans de batailles pour aboutir à ce texte. Il est la suite logique de "l’accord du 3 juin 2005" qui a permis l’embauche historique de 45 précaires.

Il était indispensable d’apporter un cadre au recours aux CDD et aux pigistes. Même si ce cadre n’a rien de la solution miracle.
Toutes les entreprises de presse, dont la nôtre, auront toujours besoin d’un volant de journalistes « précaires », pour répondre aux aléas des tableaux de service et de l’actualité. Mais il fallait fixer des règles transparentes et claires.

Cet accord va mettre fin à une pratique de Radio France qui consistait, grosso modo, à ne plus proposer de contrats aux CDD, au bout de 4 à 5 ans, sans le dire clairement. Le téléphone ne sonnait plus. Les confrères sans contrats attendaient. On les laissait espérer, pour qu’ils fournissent de la main d’œuvre à Noël, puis désespérer en silence, afin d’éviter qu’une décision nette ne les conduise à faire valoir leurs droits devant justice. On pratiquait le goutte à goutte inversé, une goutte de moins chaque mois, le temps passait, et ces confrères devenaient moins « employables » ailleurs, du fait de leur âge !

Désormais la règle est claire. On connaît la durée de son parcours en CDD. Ce qui permet –si on n’est pas embauché à Radio France- d’envisager son avenir professionnel ailleurs, de s’y préparer. Un accompagnement est mis en place à cet effet.
Cela n’épargnera pas les litiges, naturellement. Dans ce cas, cette situation clarifiée permettra d’enclencher en toute connaissance de cause les recours habituels, puisque, comme le rappelle le préambule, cet accord ne se substitue évidemment pas à la loi.

Le SNJ a signé ce compromis, mais il continuera donc d’apporter tout son soutien aux Précaires qui voudraient engager une action.

Une avancée importante dans l’accord, c’est un meilleur remboursement des frais. Désormais les CDD basés en région auront le droit de travailler à Paris. Le remboursement des frais est étendu à tout le territoire et se fera –comme pour les CDI- sur justificatifs. Des frais pris en charge durant toute la durée du contrat, et pas seulement le premier mois.

Pour les pigistes, en France et à l’étranger, les barèmes sont maintenant examinés tous les ans. A noter le remboursement des frais pour les pigistes en Locales lorsqu’ils travaillent avec leur voiture. Et à l’étranger la création de la « Préférence Radio France » et la mise en place, enfin, d’une couverture sociale pour ceux qui le souhaitent.

Nous sommes fiers de cet accord, qui ne garantit pas l’embauche automatique des CDD, mais qui est une avancée concrète. Nous avons choisi de ne plus nous contenter de pleurer sur le sort des précaires, pour la forme, puis de les voir disparaitre de nos rédactions, en nous croisant les bras. Au-delà du détail des avancées proposées, et obtenues par le SNJ, l’essentiel est que nos confrères en pige ou CDD aient désormais, sinon un statut, au moins une existence administrative balisée. Un prénom, un nom, et des droits.

Cet accord est appelé à évoluer. Nous y veillerons, comme nous veillerons, dès le premier jour, à sa scrupuleuse application.

Les questions et réponses sur cet accord, sont consultables ici


14 Mai 2008
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