Sexisme, harcèlement sexuel et moral : regarder, aussi, la forêt derrière l’arbre



Réunis en Assemblée générale – virtuelle – les 29 et 30 mars, nous, journalistes adhérents du SNJ, avons été particulièrement secoués par le témoignage de notre consœur Amaia Cazenave, comme nous l'avions été lorsque les journalistes en CDD du planning avaient dénoncé des faits semblables.
 
Nous avons largement débattu de la situation à Radio France aujourd’hui, concernant le sexisme, le harcèlement sexuel et le harcèlement moral. Nous avons redit notre volonté que les choses changent, enfin, à Radio France. 
Une communication officielle, un CSE extraordinaire et l’annonce d’une enquête externe ne peuvent suffire à répondre au défi humain et moral qui touche l’entreprise.  
 

Nous voulons savoir ce qui s’est passé


Nous voulons savoir pourquoi les dispositifs d’alerte n’ont pas fonctionné. Nous voulons comprendre pourquoi les agissements dénoncés perdurent à Radio France.
 
Déjà en juillet 2019 l’article de Télérama avait provoqué une secousse et entraîné, comme cette fois, des déclarations de principe et de bonnes intentions. Mais invariablement, les faits se reproduisent.  
 
Nous, journalistes adhérents du SNJ, demandons que la direction ne se contente pas de réagir ponctuellement et qu’elle rende vraiment des comptes sur le fonctionnement des enquêtes lancées par des élus du personnel ou des salariés qui sollicitent la DRH. Nous parlons de comportements qui n’ont plus lieu d'être et d'un management agressif qui vire au harcèlement.  
 
Nous demandons également de la transparence quand les enquêtes sont menées et aboutissent. Cette transparence est due aux victimes, mais aussi à tout le corps social de l’entreprise, quand il s’agit de sanctions.  
Ces sanctions doivent être revues pour être plus efficaces et proportionnelles à la faute commise. Mettre à pied quelques jours seulement un cadre qui reconnait les faits ou en déplacer un autre quand il a vraiment dépassé les bornes, ce n’est plus acceptable.  
 

Exemplaires, enfin ?


Nous demandons, enfin, que Radio France ne se contente plus de faire quelques "exemples" et réponde à la détresse exprimée par des salariés, notamment à France Bleu. Les cas ne manquent pas : Caen, Dijon, Poitiers ou encore Paris. Trop souvent, les personnels ont le sentiment que les enquêtes et la chaîne RH se terminent par une "protection" de cadres fautifs et abandonnent les salariés à leur triste sort, sans tenir compte de l’obligation légale de résultat de l’employeur.
 
Pour construire l’avenir, et entrer véritablement dans la qualité de vie au travail, les journalistes adhérents du SNJ demandent un renforcement des formations des cadres, avec obligation de suivi en présentiel (pas en ligne entre deux réunions). 
 
Le service public doit être exemplaire ; nous nous devons tous, individuellement, d'être exemplaires.


1 Avril 2021
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