Semaine Blanche : quels sont mes droits



Principes généraux

Semaine Blanche : quels sont mes droits

1) Il n’y a rien d’extraordinaire, ni d’exceptionnel, à ne pas « multicollaborer ». C’est un refus admis, banal, et quotidien. Accepté par toutes les directions, à tous les échelons, depuis toujours. Jamais discuté. Si nous « multicollaborons » en temps normal c’est parce que nous sommes gentils. Rien ne nous y oblige. Tous ceux qui ont, ou ont eu, fonction de bocaliers, rédacteurs en chef de national, coordinateurs (etc.) savent qu’il y a des stations qui travaillent de bonne grâce pour les nationales, d’autres en traînant les pieds, d’autres qui le refusent. De même, parmi les confrères des nationales, certains acceptent de travailler pour une autre chaîne, d’autres non. Nous ne citerons pas de noms, mais nous n’avons jamais entendu dire qu’il y ait jamais eu des sanctions contre les stations, ou les confrères qui font non pas une Semaine mais une Carrière Blanche. Donc il ne peut pas y avoir de sanctions contre celles et ceux qui refuseront pendant sept jours. Nous refuserons tous ensemble, un point c’est tout.

2) Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que lorsque nous « multicollaborons » nous faisons deux, ou trois, ou quatre choses en même temps, en fonction, du nombre de stations qui nous commandent des sujets, des directs, des reportages de tous formats, signés pour chaque station. Pendant la Semaine Blanche, la consigne est de ne plus faire qu’une chose à la fois, comme le prévoit notre contrat. Rien, nous le répétons, ni dans la convention collective, ni dans notre contrat, ne nous oblige à travailler pour plusieurs chaînes en même temps, en fabricant des produits de format différents, et signés différemment.

3) Conséquence du principe numéro 2. Il est naturel de penser que notre hiérarchie est d’abord celle de notre rédaction. En clair, le rédacteur en chef de locale est notre interlocuteur "de base" ... Travaillez donc pour votre locale et elle seule. Ne signez pour aucune autre et évidemment ne fabriquez pas de produit spécifique pour aucune radio autre que la votre. Il se peut que votre rédacteur en chef, aux prises avec un chef national, et donc pris entre le marteau et l’enclume, exige que vous fassiez un sujet pour le national. Dans ce cas ne discutez pas cet ordre. Mais cessez de travailler pour votre locale pendant ce reportage national, et surtout, surtout, soyez très consciencieux ! Prenez le temps qu’il vous faudra ! La qualité d’abord ! Ecrivez et réécrivez ! Montez à la perfection. Ne laissez traîner aucun « euh » dans les sons. N’oubliez aucune respiration. Soyez orfèvre, encore plus que d’habitude !



Question diverses

Semaine Blanche : quels sont mes droits

- Dois-je discuter des sujets en conférence de rédaction et exiger qu’un titulaire fasse le gros sujet du jour, qui pourrait avoir une résonance nationale.
Naturellement… Oui, surtout !

- Comment m’y prendre pour que mon sujet ne soit pas récupéré sur les bases informatiques, à mon insu ?
D’abord c’est interdit par l’accord sur les Droits d’auteur, sans que vous soyez prévenus. Ensuite faites vos enrobés, vos papiers, vos paquets cadeaux, dans le strict format de votre radio, avec des angles strictement locaux (exemple aucune question de politique nationale à Villepin, ou Sarkozy, ou Hollande, si Hollande vient visiter un zoo de votre ville mais seulement des questions sur la santé du zèbre), ne signez pas, ou alors seulement pour votre station, et mettez en valeur les détails régionaux qui feront l’authenticité irremplaçable, (et impossible à exporter) de votre reportage. Que Landernau s’adresse à Landernau, cré vain dieu !

- Dois-je répéter, chaque matin, en conférence de rédaction, que nous sommes en Semaine Blanche, que c’est très important, qu’il en va de l’avenir des locales, et du tiers du sommaire des journaux nationaux ?
Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant… Dire aussi, et solennellement, que vous ne souhaitez pas que vos sons soient réutilisés par un autre journaliste pour un éventuel envoi à Paris.

- Dois-je parler de la Semaine Blanche à mon rédacteur en chef, ou éviter le sujet ?
On discute de tout avec son rédacteur en chef, ou sa rédactrice en chef, parce qu’il, ou qu’elle a le sens du dialogue. Et qu’il, ou elle, est dans la même galère que vous.

- Dois-je refuser d’assurer la chronique spécifique de France Info ?
Reportez-vous au chapitre « Principes généraux » ci-dessus. Donc, refusez clairement. Si l’ordre est maintenu, faites la chronique, mais ne travaillez plus pour votre locale. Attention, cette chronique est sensible. On peut ne pas « sentir » les sujets à traiter. Il faut aussi du temps pour bien recouper l’information (Pensez donc ! Ce sera diffusé en national !), l’écrire avec finesse, et l’enregistrer à la perfection. Ça prend une bonne journée ! Mais le mieux est de s’organiser, fusse collectivement, pour que cette chronique soit bel et bien absente. Rien de mieux qu’un week-end « à trous » pour faire entendre la Semaine Blanche au national.

- Que faire si les cadres locaux (red-chef ou directeur) exercent une pression permanente ?
Qu’ils l’exercent par écrit. En cas de difficulté, alertez-nous, nous trouverons les mots pour le leur dire. Les paroles écrites sont tellement plus parlantes ! N’hésitez pas à informer votre délégué du personnel, si besoin en demandant des explications, en prenant un rendez-vous avec un cadre, ou le directeur de la station.

- Si Paris m’appelle directement, que dois-je faire ?
Si c’est sur le téléphone de la station, passez-leur le Red-Chef. Si le Red-Chef n’est pas là, ne décidez rien, vous ne pouvez pas parler à sa place, car vous êtes trop modeste. Si vous êtes appelés sur votre portable personnel, vérifier le numéro, et ne décrochez pas, rien ne vous oblige à utiliser votre téléphone privé pour être joint par votre employeur. Si vous avez décroché et que le ton monte, renvoyez aimablement votre interlocuteur à vos syndicats, parce que c’est eux qui sont méchants, alors que vous, vous n’êtes pas engagés. Ne vous laissez pas impressionner. Reportez-vous au chapitre 1 des « principes généraux » ci-dessus. Des dizaines et des dizaines de gens ne multicollaborent jamais ! Au nom de quoi vous imposerait-on de le faire. Ou bien alors qu’on l’impose à tout le monde, et là nous rigolerons ensemble !

- Que dois-je faire avec Bleu National
Agir selon le même principe : une seule chose à la fois, un seul format, et une seule signature, celle de la station à laquelle on appartient. On ne peut certes pas ignorer que Bleu National appartient à la même Direction que l’ensemble des France Bleu, mais Bleu National ne peut pas ignorer que vous devez d’abord travailler pour votre locale. L’idéal : ne rien envoyer directement. Le compromis inévitable : ne pas s’opposer à la simple reprise de ce que vous avez fait pour votre locale. L’attitude nécessaire : ne rien signer, refuser tout direct (ou bien alors ne travaillez plus pour votre locale), enrober au maximum ses sons y compris dans des « pastillades » de 50 secondes afin d’éviter que des sons ne soient trop facilement récupérables. Faites naturellement tout cela en bonne entente avec les confrères parisiens. Encore une fois, nous n’agissons pas les uns contre les autres mais tous ensemble. L’action des locales sert le national puisque le national « se sert » des locales au quotidien. Refuser est nécessaire. Faire comprendre les motifs du refus est hautement souhaitable…

- Comment éviter que mes sons soient repris dans les bases
En les enrobant au maximum. Chapeau, vingt cinq secondes, pied, et pas de signature, ou seulement la signature de votre station. Faites le moins possible de sons d’une minute, trop faciles à récupérer…




11 Octobre 2006
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