Matinales filmées, le saut dans l'inconnu



Comme le souhaite la Tutelle, France 3 va filmer une partie des matinales de France Bleu Azur et France Bleu Occitanie (de 7h à 8h40 du lundi au vendredi et probablement pas durant les congés scolaires) pour une diffusion hertzienne* début janvier, après les derniers pilotes.

Radio France parle d'une expérimentation jusqu'à la fin de la saison.

Nous n'avons pas d'opposition de principe connaissant la qualité de nos productions et de ceux qui les font, mais nous craignons que la "radio filmée" ne leur rende pas grâce ou pire, conduise à des moments "ridicules" ou les mette en difficulté.
 
Depuis l'annonce de "l'expérimentation" :
  • nous avons demandé des formations pour tous les salariés qui acceptent d'être filmés,
  • nous avons demandé un vestiaire comme c'est le cas à France Info,
  • nous avons demandé que la nouvelle compétence soit reconnue financièrement,
  • nous avons exigé que les salariés puissent refuser d'être filmés.
 
La direction a fini par répondre avec retard par l'affirmative, mais avec des solutions bricolées qui montrent bien que dans son esprit France Bleu n'est pas au même niveau que France Info. Ce n'est pas la première fois et c'est inacceptable.
 
Nous avons également souhaité que les photos et vidéos de journalistes de Radio France qui seraient utilisées par France 3 soient achetées via Orphéa et MaxPPP, de sorte à être rémunérées.

Mais au-delà de ces aspects pratiques, le principal réside évidemment dans l'éditorial


Les rédactions doivent conserver leurs indépendances éditoriales totales. Les matinales ne doivent pas être dénaturées pour être télé-compatibles : pas question donc d'éviter un sujet parce qu'il serait difficile à illustrer, où de rogner sur la souplesse et la réactivité de la radio en renonçant à des invités au téléphone quand l'actualité l'exige. Aucun rendez-vous d'antenne (trafic, chronique télé...) ne doit sauter pour arranger France 3. Si la télévision ne veut pas reprendre certains éléments de la tranche, il lui appartient de les masquer.
 
Nous ne doutons pas que ce soit également le souhait de Jean-Emmanuel Casalta. Mais les équipes sur place doivent être épaulées et ne pas rester seules face aux demandes de France Télévision, actuelles et à venir.
 
Nous savons que cette expérimentation est observée par la presse et le monde politique. Raison de plus pour que toutes les conditions soient réunies pour que ça se passe le mieux possible.  

Le SNJ Radio France n'acceptera pas que cette expérimentation devienne un moyen de mettre la radio au service de la télévision.

 * les programmes seront diffusés sur les émetteurs de France 3 des régions concernées et via les offres couplées Internet + TV. Ils seront donc visibles dans toute la France.


21 Décembre 2018
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