Matinales filmées de France Bleu : non tout ne va pas bien



"Je n'ai pas signé mon droit à l'image, résultat je ne fais plus les matinales en semaine", regrette une journaliste de France Bleu. Un autre : "C'est justement pour continuer à faire la matinale en semaine que j'ai accepté de signer"… témoignages entendus lors de la dernière Assemblée générale du SNJ Radio France.
 
À ce jour, plus de la moitié des 44 radios locales de France Bleu diffusent leur matinale sur France 3, sans aucun accord signé avec les syndicats. On en voit les dérives : ici la "place aveugle", réservée aux animateurs, journalistes et invités qui ne voudraient pas être filmés n’existe pas, ailleurs elle se trouve… dans un autre studio ! Dans certaines stations, des rendez-vous d’antenne disparaissent, dans d’autres ce sont les personnels qui sont écartés pour avoir refusé de se laisser déposséder d’un droit à l’image qui est pourtant inaliénable. Et la direction de France Bleu continue d’affirmer que les matinales filmées n’ont aucune conséquence sur nos antennes ! 
 
 

La télé s’impose à la radio


 
La télé bouleverse nos conditions de travail et l’organisation de nos équipes : une matinalière, qui n'a pas donné son droit à l'image, se voit privée de l'interview du matin car France 3 exige que l'invité et son interviewer soient filmés tous les deux... Les cadres s'arrachent les cheveux, avec les plannings, pour répondre aux injonctions de la télé. Certaines équipes renoncent même à des extérieurs parce que ce n’est plus vraiment compatible avec les caméras.
 
Tout ça pour quoi ? Un piètre résultat visuel, une "télé au rabais" regrette une journaliste pourtant plutôt favorable aux matinales filmées : "l'éditeur visuel ne dispose que de 15 secondes d'image pour illustrer un reportage d'une minute 10 ; les images tournent donc en boucle". "Les dessins animés diffusés avant à cette heure-là faisaient plus d’audience", constate un autre journaliste.

 

User de son droit à l’image


 
Alors, non tout ne va pas bien, contrairement à ce qu’affirme la direction de France Bleu. Elle devrait s'interroger sur l’utilité de la radio filmée. La télé n’ayant aucun état d’âme à suspendre sa diffusion, le week-end, pendant les vacances, ou dès qu’un évènement comme les jeux olympiques l’exige.
 
Chacun peut agir pour refuser cela en retirant son droit à l’image. C’est un droit personnel qui peut être cédé à l’employeur mais repris à tout moment.


31 Janvier 2022
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