Lettre ouverte des journalistes de la rédaction de Nancy



Lettre ouverte des journalistes de la rédaction de Nancy
La rédaction de France Bleu Sud Lorraine prend acte de la nomination et de la prise de fonction de son nouveau rédacteur en chef. Hors de question pour nous de lui faire un procès d’intention. Nous espérons que nous pourrons travailler en parfaite harmonie pour le bien de tous et de l’information en Lorraine. Nous nous permettons d’écrire aux confrères des rédactions et au nouveau délégué aux ressources humaines de Radio France pour dire que nous ne sommes pas dupes. Ce que nous avancions avant les consultations s’est révélé exact.

Jamais la hiérarchie n’a eu la moindre intention de nommer la personne qui assurait l’intérim depuis 18 mois à Nancy. Une intérimaire, Isabelle Drolc, qui a su allier professionnalisme, gestion humaine, éditoriale et budgétaire dans la plus grande sérénité, avec talent et humanité tant avec les titulaires qu’avec les journalistes précaires de la rédaction.

Les arguments avancés ont été étonnants, aberrants et laissent une série de questions à une équipe déçue.

  • Pourquoi refuser le poste de rédacteur en chef à quelqu’un qui est reconnu par tout le monde localement - des soutiers à la direction - pour son professionnalisme et son engagement ?
  • Pourquoi ne pas reconnaître l’acquis d’une rédaction qui tourne bien ?
  • Pourquoi la mobilité est-elle une exigence uniquement en région et pas à Paris - sauf si changer d’étage ou d’immeuble est un signe de mobilité ?
  • Pourquoi persister dans l’incohérence du discours entre la délégation régionale et Paris qui font semblant de jouer une partie de ping-pong avec une balle carrée – un jeu qui sonne si faux qu’il en devient méprisant ?
  • Pourquoi avoir laissé une intérimaire si longuement en place ? Le nouveau rédacteur en chef pouvait être nommé le 28 aout 2005, quand Radio France a reçu un courrier de l’ancien titulaire ne souhaitant plus exercer la fonction.
  • Pourquoi avoir laissé traîner les choses en générant des CDD de remplacement de 18 mois à l’heure où la même DRH estime qu’il faut mieux gérer les budgets piges et CDD ?
  • Pourquoi tendre la carotte d’une mission floue dans le Grand Est à une candidate écartée uniquement pour son âge et sa volonté de rester sur place ?
  • Pourquoi humilier une journaliste dont les qualités sont reconnues par tous mais qui subit la logique de la mobilité en postulat absurde ?
  • Pourquoi l’argument majeur, pour refuser un poste occupé de fait par quelqu’un au «professionnalisme irréprochable», se résume par une question : «On s’est demandé ce que la rédaction de Nancy aurait à gagner à garder le même rédacteur en chef jusqu’en 2016 ou en 2021 ?».

Nous constatons que la DRH ne sait pas reconnaître les journalistes d’expérience au professionnalisme reconnu par tous. Une logique de DRH que nous ne comprenons pas et qui vaut plus que l’harmonie, la sérénité et la compétence qui régnaient dans cette équipe en totale union. Ceci est dit. Nous prenons acte de la décision.

Mathieu Barbier, Isabelle Baudriller, Nathalie Broutin, Thierry Colin, Claudine Cunat, Philippe Renaud, Laurent Watrin

Lettre envoyée à la direction et aux organisations syndicales le 13 octobre 2006


14 Octobre 2006
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