Les promesses non tenues



Les promesses non tenues
Jean-Luc Hees, en arrivant, a annoncé que Radio France ne se comporterait plus jamais comme la Maison l’avait fait avec lui. Une promesse qu’il a répétée à plusieurs reprises, y compris dans la presse.

Alors que le PDG fête son premier anniversaire à la tête de Radio France, il vient de se débarrasser, avec une brutalité froide et soudaine, de Brigitte Benkémoun, la chef des infos de France Inter. La méthode est indigne.

De plus, ce très important changement à la tête de la rédaction se fait le lendemain du départ en congé prolongé d'Hélène Jouan, la directrice de la rédaction.

Comme si cela ne suffisait pas encore, l’annonce a été faite aux personnels par « radio couloir », un média qui a repris toute sa vigueur ces derniers mois. Philippe Val n’aurait de toute façon pas pu l’annoncer lui-même : le directeur de France Inter a passé la semaine à Cannes, ce qui participe à la stratégie de non communication qu’il a plaisir à mettre en place.

La rédaction n’est pas la priorité de Philippe Val. C’est même le premier directeur de la chaîne à porter aussi peu d’intérêt à ses journalistes, à ne pas s’intéresser à ce qu’ils savent et peuvent faire, à ne pas les apprécier. Et ceci commence à poser un vrai problème.

Comment peut-on, sciemment, désorganiser une rédaction au moment où la grille de rentrée n’est même pas préparée ?


Comment peut-on imaginer nommer à la tête de la rédaction, même par intérim, un journaliste qui n’a aucune expérience de la radio ? La perversion de Philippe Val va jusqu’à lui rendre le travail impossible en débarquant la chef des infos le jour où le nouveau directeur prend ses fonctions.

Tout ceci vient compléter un dossier déjà lourd :
- des « débarquements » sans ménagement (Frédéric Pommier, Simon Tivolle, Patricia Martin) ;
- une fascination pour les journées spéciales commémoratives au détriment du traitement de l’actualité ;
- des menaces sourdes et non argumentées contre des émissions emblématiques du travail de la rédaction ;
- le sentiment désormais omniprésent que sur les choix cruciaux, les dés sont pipés et les discussions illusoires.

Ce tableau le démontre : les journalistes de France Inter n’ont plus aucune raison d’avoir confiance en leur directeur de chaîne. La coupe est remplie. Un jour elle va déborder.


21 Mai 2010
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