Le mépris, l'injustice et la faute



Le mépris, l'injustice et la faute
Il y a trois aspects dans la scandaleuse amputation de budgets que subissent les locales. Le mépris, l’injustice, et la faute des dirigeants.

Le mépris ? Pour la Direction générale et la Présidence, les locales sont des Landernaus (ceux qui n’avaient pas lu le mail de Martin Ajdari peuvent cliquer ici), et les marges de rentabilité y sont considérables. Au moment de la signature de l’accord, la Direction était par exemple persuadée qu’en obligeant les journalistes à assurer des permanences le week-end ou à étaler les vacances et les congés, on dégagerait des marges. Il se trouve que les journalistes prenaient quasiment partout leur tour de week-end, et que les vacances étaient déjà étalées. Il n’y avait presque aucune marge dans les « Landernaus » et il faut vivre sur une autre planète pour affirmer, comme l’a dit récemment un haut dirigeant, que bien des journalistes de locales « ne font qu’un bobinot par jour »

L’injustice ? Elle puise à la même source. Toutes les rédactions utilisent des précaires. Toutes. Mais il y a les nobles et les « Landernaus ». Seules les « Landernaus » ont été frappées.

La faute des gestionnaires enfin ? Parlons même d’un aveuglement. Radio France a une caractéristique : une cinquantaine de stations y travaillent de façon autonome. Ces cinquante stations dégagent COLLECTIVEMENT des besoins constants de remplaçants. Ces besoins équivalaient en juin à 216 équivalents temps plein. On sait que cinq stations « génèrent » une jambe cassée, ou une grossesse, ou une maladie, tous les deux ans, mais il est absurde de décréter que la jambe sera désormais cassée à Perpignan plutôt qu’à Montpellier. La titularisation d’une partie des précaires devait donc rester MUTUELLE. C’est le principe même des assurances. La rigueur que ne cessent d’invoquer nos dirigeants aurait du les conduire à ne pas transformer un besoin collectif, et incompressible, en création de postes au cas par cas. C’était absurde. Il fallait créer les brigades régionales de remplaçants titulaires. La Direction ne l’a pas fait, ce n’est pas aux locales de payer l’addition. Les Rédactions paieront le juste prix, comme le prévoit l’accord du 3 juin. 13,33% de précaires devenus titulaires, cela fait 13,33% de baisse maximale des budgets de piges et CDD.

POUR ÉVITER LA CATASTROPHE, TOUS EN GRÈVE LE 26 SEPTEMBRE


19 Septembre 2006
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