Le 28 juin, en grève pour la place de Radio France dans l'audiovisuel public



Le 28 juin, en grève pour la place de Radio France dans l'audiovisuel public

Il ne s’agit plus d’un scénario fiction.

Entre les volontés de la majorité présidentielle, les désirs des députés Les Républicains, et même désormais la franche approbation de la Présidente de France télévisions… la fusion de tous les acteurs de l’audiovisuel public s’est rapidement transformé en projet.

L’argument affiché est séduisant : être plus forts face aux acteurs privés et à leurs plateformes. Mais qui peut prétendre que nous sommes fragiles ? Radio France affiche des records en termes d’audience radio et aussi sur le numérique, qui, pour certains, sont inégalés en Europe. Mais peut-être est-ce là le problème : nous faisons de l’ombre au privé et il est urgent de nous briser les ailes. Non, l’objectif réel est clair : regrouper pour réduire les coûts et donc assez vite, supprimer des postes.

Une catastrophe pour les rédactions

Nous devons réagir. Car Radio France et son personnel ont tout à y perdre. C’est particulièrement vrai pour les journalistes et les rédactions de Radio France, puisqu’il est question de créer une gigantesque news-room où nous cohabiterions avec les camarades de la télévision.

Quant aux locales de France Bleu, elles seraient dissoutes dans un grand ensemble régional, avec les confrères de France 3. Qu’il serait ensuite plus facile de transférer vers les régions, puisque cette hypothèse est aussi sur la table.

Quel avenir pour la radio ?

Soyons clairs, jamais nous ne ferons le poids face à la télévision, jamais nous ne pourrons maintenir nos heures d’antennes (le matin pour la radio, le soir pour la TV), jamais nous ne pourrons maintenir nos journaux radio locaux et nationaux. Et au final, si nous existons encore, le risque est celui de devenir des sous-traitants de la télévision : nous ferions le tout venant de l’actu, le hard-news, et nos confrères de la tv, les reportages plus longs et les magazines.

Que l’Etat veuille supprimer la redevance, c’est son choix, jamais débattu au parlement. Mais il doit trouver une alternative pour financer un service public audiovisuel fort. Une alternative pérenne et non sujette aux arbitrages budgétaires annuels pour garantir son indépendance et notamment celle de ses rédactions.

Pour rappeler notre attachement à Radio France, pour maintenir nos emplois, pour défendre nos rédactions, tous en grève mardi 28 juin ! Le calendrier se précipite : il est urgent de dire non à la fusion.

Et rendez-vous à la manifestation des salariés du service public de l’audiovisuel, à midi, place du 18 juin 1940 (Montparnasse), à Paris.



21 Juin 2022
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