La retraite d'Hubert



La retraite d'Hubert
"Hubert" et "retraite", deux termes tellement difficiles à associer pour ceux qui ont travaillé et milité avec lui. Qui peut imaginer cet amoureux de l'actualité et de l'écriture à la retraite ? Personne, même pas lui. La preuve, dès janvier il mettra sa plume au service de Mediapart qui tient là un sacré pigiste. Mais surtout, qui parmi ses camarades du SNJ aurait pu l'imaginer battre en retraite lors des combat menés avec lui ?

Car notre ami Hubert est un combattant. Avec lui, aucune cause n'est jamais perdue, aucun conflit n'est jamais vain, aucun engagement n'est jamais inutile. Au SNJ nous nous souvenons de ses envolées et de ses jugements définitifs : "y'en a marre", "ce n'est pas possible", "c'est dramatique", "il faut en finir", "celui là, il est mort !" le tout prononcé avé l'accent !

Partir en négo avec Hubert, ce n'est pas avoir la certitude que l'on va gagner mais savoir que l'on peut gagner. Ses camarades du SNJ se souviennent de son sens aigu des rapports de forces et plus d'une fois, sa connaissance intime des âmes et du système associée à un courage nous ont permis d'obtenir de splendides victoires. Il fallait croire au NIS après 18 jours de grève, il fallait croire à l'embauche de 50 CDD (sa plus grande fierté syndicale). Il faut croire que pour obtenir des demandes rationnelles, on doit être passionné.

Tout en étant le patron, le "boss", du SNJ avec une autorité jamais contestée, Hubert a su aussi faire émerger une nouvelle génération de militants à qui il a confié très vite des responsabilités. Ce politique sait bien que pour bien faire du syndicalisme, il faut se faire élire, il faut quadriller le terrain et les rédactions, il faut se créer une légitimé. A Lille, à Bayonne, à Metz, à Nancy, à Reims, à Inter, à Info etc, il a su galvaniser de timides adhérents devenus des militants aguerris, des négociateurs efficaces et respectés.

Respectés car pour incarner notre syndicat, l'action ne suffit pas. Celle-ci doit être doublée d'une véritable éthique. Hubert fait siens les grands principes du SNJ à Radio France : être un syndicaliste crédible, c'est être un journaliste crédible. "Le syndicaliste doit faire envie et non pitié" dit souvent Hubert. "Défendre les droits, répète-t-il également, ce n'est pas défendre l'abus de droits". Si des adhérents du SNJ progressent dans leur carrière, ils le doivent à leurs qualités professionnelles et sûrement pas à leur engagement syndical. Nous nous souvenons de la sentence huertasienne voulant qu'aucun journaliste du SNJ siégeant en paritaire ne soit augmenté lors de cette paritaire. Dans le même esprit, il sait  défendre bec et ongles l'avancement de confrères compétents qui ne sont vraiment, mais vraiment pas ses amis. Car derrière un  JS, un GR, un RR ou un RE, Hubert voit un homme, une femme qui parle dans le micro ou travaille sur son ordinateur. Derrière une PP ou un "fonctionnelle" il entend un journaliste qui s’acquitte de sa tâche.

Aujourd'hui le SNJ Radio France salue le départ d'un ami exemplaire. Et à ce bouillonnant méditerranéen, flamboyant et cabotin comme seuls le sont les vrais pudiques, à ce grand timide qui se protège et nous protège en parlant fort et haut, à notre camarade Hubert Huertas nous disons :

"Merci Hubert. Nous t'aimons très fort"



15 Décembre 2013
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