L'audiovisuel public et le gouvernement



Étonnante et franche déclaration d’Henri Guaino au Parisien du dimanche 4 juillet.

Sous le titre

Henri Guaino : «Tous les responsables publics doivent être exemplaires»


Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, parle des affaires récentes.
Il est ensuite questionné par les journalistes du parisien sur les médias.



L'audiovisuel public et le gouvernement
La décision du président de nommer le patron de France Télévisions, est-ce une si bonne idée ?
Oui. Nommer le président d’une entreprise publique est un acte politique qui relève de la responsabilité politique. Il y a suffisamment de garde-fous avec le CSA et des commissions parlementaires pour qu’une nomination aberrante soit inenvisageable. Avant on cherchait à manipuler les nominations de façon occulte. Pour se débarrasser d’un président de chaîne, on a même eu recours à des rumeurs diffamatoires. Vous trouvez que c’était plus sain? Moi, je préfère le système actuel, où chacun assume ouvertement ses responsabilités.

Les patrons de l’audiovisuel public sont désormais soupçonnés de collusion avec le pouvoir…
Que les patrons de l’audiovisuel public assument une politique audiovisuelle déterminée par le gouvernement comme les magistrats du parquet assument une politique pénale, quoi de plus normal dans une démocratie et dans une république ? Le problème, c’est la liberté de l’information. Il me semble que l’esprit d’indépendance des journalistes du service public est assez fort pour qu’il ne se pose pas. Et quand je regarde la télévision ou quand j’écoute la radio du service public, j’ai vraiment beaucoup de peine à y percevoir la mainmise du pouvoir.

L’éviction de Stéphane Guillon de France Inter fait des vagues…
Un matin, j’ai ouvert ma radio, c’était le lendemain du crash de l’avion du président polonais et j’ai entendu M. Guillon raconter : « J’ai fait un rêve : Nicolas Sarkozy était dans l’avion. » Et pendant plusieurs minutes, il a exprimé la joie que lui avait procurée ce rêve. Ça vous fait rire vous? Moi pas. Cela dit, l’Elysée n’a donné aucune consigne, le président n’a rien demandé.

L’Elysée est intervenu sur la reprise du journal « le Monde » ?
Non. Choisir entre le patron du « Nouvel Observateur », qui se situe à gauche, et le financier de Mme Royal n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt. Vous ne trouvez pas? Et puis, qui pourrait penser que les journalistes du « Monde » pourraient se laisser influencer ?

Le Parisien



4 Juillet 2010
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