L'a-t-il dit ? Comme cela ? Autrement ?
Qu'importe.
Emmanuel Macron pense beaucoup de mal de l'audiovisuel public. Son intervention devant les parlementaires lundi dernier n'est qu'un signe parmi d'autres* de la défiance, la colère, la violence qu'il nourrit à l'encontre de nos entreprises, donc à l'encontre de ceux qui y travaillent.
La "honte" qu'il exprime est au diapason de la petite musique qui s'installe, où l'on entend que ce que nous faisons est peu et mal et qu'il faut profondément réformer l'audiovisuel public, enlever "le gras", nous mettre "à l'eau", nous apprendre notre métier. Une partition interprétée par des politiques de droite ("coupez-leur les vivres") et de gauche (Jean-Luc Mélenchon et son "tribunal professionnel"). Une ritournelle reprise, cela va de soi, par la concurrence : si l'on retire un acteur du jeu, la partie sera plus facile.
Et c'est justement sur ce terrain que le procès confine à l'absurde : ces derniers mois, les chaînes de Radio France ont accumulé les succès d'audience, tout en remplissant leur mission de service public, en participant notamment au Consortium international des journalistes d'investigation qui a mis au jour les Paradise Papers. Les chaînes de Radio France n'ignorent pas le risque de vieillissement de leur auditoire. Elles viennent d'ailleurs de réussir à l'endiguer et même à rajeunir l'audience. Elles continuent de se réformer, eh oui, pour s'adapter aux nouveaux usages et même imaginer ceux du futur. Emmanuel Macron sait-il par exemple que Radio France est le seul opérateur public d'un grand pays occidental à dominer le marché des podcasts ?**
Ce n'est pas tous les jours que l'État est leader dans un secteur concurrentiel. On aurait donc pu imaginer un satisfecit de "notre actionnaire". Curieusement, c'est tout l'inverse qui se produit.
Chaque jour apporte aux salariés de l'audiovisuel public son lot de surprises, de petites humiliations, voire d'angoisse. Ce rapport qui fuite très opportunément du ministère de la Culture et qui prévoit de nous fusionner et de licencier une partie d'entre nous. Une ministre de la Culture qui s'intéresse tellement peu à nous qu'elle ignore jusqu'au nom d'une de nos chaînes, France Bleu. Un président qui nous lamine devant la représentation nationale.
Fragilisés par ceux-là mêmes qui devraient nous défendre, nous sommes aujourd’hui très inquiets et en colère. Nous avons honte que l'on se comporte ainsi à notre égard.
Qu'importe.
Emmanuel Macron pense beaucoup de mal de l'audiovisuel public. Son intervention devant les parlementaires lundi dernier n'est qu'un signe parmi d'autres* de la défiance, la colère, la violence qu'il nourrit à l'encontre de nos entreprises, donc à l'encontre de ceux qui y travaillent.
La "honte" qu'il exprime est au diapason de la petite musique qui s'installe, où l'on entend que ce que nous faisons est peu et mal et qu'il faut profondément réformer l'audiovisuel public, enlever "le gras", nous mettre "à l'eau", nous apprendre notre métier. Une partition interprétée par des politiques de droite ("coupez-leur les vivres") et de gauche (Jean-Luc Mélenchon et son "tribunal professionnel"). Une ritournelle reprise, cela va de soi, par la concurrence : si l'on retire un acteur du jeu, la partie sera plus facile.
Et c'est justement sur ce terrain que le procès confine à l'absurde : ces derniers mois, les chaînes de Radio France ont accumulé les succès d'audience, tout en remplissant leur mission de service public, en participant notamment au Consortium international des journalistes d'investigation qui a mis au jour les Paradise Papers. Les chaînes de Radio France n'ignorent pas le risque de vieillissement de leur auditoire. Elles viennent d'ailleurs de réussir à l'endiguer et même à rajeunir l'audience. Elles continuent de se réformer, eh oui, pour s'adapter aux nouveaux usages et même imaginer ceux du futur. Emmanuel Macron sait-il par exemple que Radio France est le seul opérateur public d'un grand pays occidental à dominer le marché des podcasts ?**
Ce n'est pas tous les jours que l'État est leader dans un secteur concurrentiel. On aurait donc pu imaginer un satisfecit de "notre actionnaire". Curieusement, c'est tout l'inverse qui se produit.
Chaque jour apporte aux salariés de l'audiovisuel public son lot de surprises, de petites humiliations, voire d'angoisse. Ce rapport qui fuite très opportunément du ministère de la Culture et qui prévoit de nous fusionner et de licencier une partie d'entre nous. Une ministre de la Culture qui s'intéresse tellement peu à nous qu'elle ignore jusqu'au nom d'une de nos chaînes, France Bleu. Un président qui nous lamine devant la représentation nationale.
Fragilisés par ceux-là mêmes qui devraient nous défendre, nous sommes aujourd’hui très inquiets et en colère. Nous avons honte que l'on se comporte ainsi à notre égard.
* Lire l'article de Télérama
Voir le tweet de ce journaliste de l'Express
Lire l'article du Figaro
** Infographie tirée d'une étude mondiale twittée par Laurent Frisch
Voir le tweet de ce journaliste de l'Express
Lire l'article du Figaro
** Infographie tirée d'une étude mondiale twittée par Laurent Frisch