Fausses notes à Belfort



Fausses notes à Belfort
Jusqu’où le ridicule dictera-t-il le travail des journalistes ?

Vendredi, les journalistes de Belfort ont cru rêver. L’enrobé sur la programmation musicale des Eurockéennes, dont la conférence de presse avait lieu le matin, a tout simplement été censuré. Interdit de diffusion. Le sujet a donc fait défaut également à France Inter et à France Bleu Besançon.

Que reproche-t-on à ce sujet ?

Tout simplement de parler de chanteurs et surtout, de les entendre.

La direction de France Bleu Belfort Montbéliard s’est expliquée ce matin : Il est interdit de mettre de la musique sur les sujets d’information traitant des Eurockéennes car ce n’est pas notre cible musicale, explique-t-elle. Elle ajoute que le mixage avec de la musique n’est pas interdit dans les autres sujets, mais il faut que cette musique soit dans la couleur musicale de Bleu. En cas de doute, que le reporter n’hésite pas à demander son avis au rédacteur en chef. La direction se justifie : « Il s’agit du plan national d’action de Christiane Chadal ».

Au-delà du grotesque de la situation (la station de Belfort est partenaire du festival des Eurockéennes), cette attitude pose le problème de la limite entre la ligne Bleu et l’information.

Les journalistes de France Bleu devront-ils s’interdire de couvrir en ambiance les carnavals et autres fêtes de la musique au risque de ne plus faire « vivre » leur locale ? Plus de sujets Noël avec des enfants chantant « Petit Papa Noël » ? Plus de fêtes de villages, de tremplins d’artistes ? Qu’en est-il de la couverture des Francofolies, des Vieilles Charrues, du Printemps de Bourges ?
Va-t-on ensuite censurer la couverture de tel plan social au motif qu’il n’est pas « dans la cible » ?

Le SNJ redit avec force que le droit à l’information n’est pas soumis à une quelconque couleur musicale, aussi Bleu soit-elle.

Mise à jour le 23 avril : Cliquer ici


20 Avril 2009
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