CDD : carton rouge et semaine blanche



CDD : carton rouge et semaine blanche
« L’accord sur le recours aux occasionnels journalistes à Radio France » est entré en vigueur le premier juillet 2008. Censé améliorer la situation des précaires, nous constatons 6 mois après sa mise en œuvre qu’il est largement bafoué.

L’accord prévoit que les CDD travaillent indifféremment en Province et à Paris, puisque les frais de missions sont étendus à la capitale. Pourtant, seuls les CDD qui résident à Paris ont des contrats sur les chaines nationales ; notamment à France Info qui a de plus décidé de garder son propre planning...

Pour les frais de mission, on est encore loin de la perfection... Pas assez d’appart-hôtels, hébergements trop loin des stations, parfois inconfortables. Petit-déjeuner hors de prix imposés par les hôtels et non pris en charge…

Nous attendons toujours la nomination d’un responsable du suivi des CDD. 6 mois après l’entrée en vigueur de l’accord, la direction parait avoir trouvé son candidat, mais joue la montre... Les CDD n’ont pas d’interlocuteur, nous non plus ! Raison pour laquelle nous n’arrivons pas à obtenir un premier bilan chiffré, notamment sur l’utilisation des stagiaires non rémunérés et des pigistes à l’étranger, lorsqu’ils remplacent un ESP.
Pas plus de nouvelles du « guide du CDD », prévu dans l’accord, censé expliquer le fonctionnement de Radio France, des rédactions et donner toute information pratique utile pour comprendre la vie dans l’entreprise.

Vu le peu d’empressement de la Direction à respecter sa signature, certains rédacteurs en chef ou gestionnaires font semblant d’oublier qu’un CDD a le même cadre légal qu’un titulaire. Et les précaires se voient souvent privés des RTT auxquelles ils ont droit.

Autre abus constaté, le recours aux contrats de 4 jours pour remplacer une absence de 5 jours, certaines stations poussent même le bouchon jusqu’à ajouter une pige le vendredi au bout d’un contrat de 4 jours... La même volonté de « dépenser le moins possible sur le dos des CDD » inspire les contrats de 9 jours au lieu de 10 jours -ce qui permet, en plus, de sucrer une RTT-.

« L’accord sur le recours aux occasionnels journalistes à Radio France » repose sur le principe évident que les CDD du planning sont prioritaires sur les -rares- postes à pourvoir. Dans ces conditions, recruter des journalistes extérieurs, en se dispensant qui plus est de faire une consultation, c’est mépriser les CDD et leur retirer toute chance d’embauche.

Et où est-il écrit dans l’accord qu’un recrutement en CDI avec affectation temporaire ne doit pas donner lieu à une consultation ? Là aussi, la direction se moque des CDD et de nous par la même occasion.

Enfin, il nous apparaît que la formation des jeunes journalistes sous contrat d’apprentissage n’est pas à la hauteur de ce qu’ils sont en droit d’attendre de Radio France. La direction doit revoir sa copie.

Tous ces problèmes ont été débattus lors de l’Assemblée Générale du SNJ qui s’est tenue les 12 et 13 janvier. Une réunion d’urgence de la commission de suivi de l’accord a été demandée, ainsi qu’un rappel aux règles du travail concernant les RTT et les durées de contrats.

Faute d’être entendue, l’assemblée générale du SNJ a décidé le recours au principe de la « semaine blanche »


21 Janvier 2009
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