Astreintes enfin rémunérées



Astreintes enfin rémunérées
 
SNJ et FO ont signé l’accord "Astreintes pour les journalistes". Un cadre est enfin institué pour ce que les rédactions appelaient pudiquement depuis des années des "alertes" ou des "permanences".

Désormais, l’astreinte est rémunérée : 30 € la nuit en 2012, 35 € à partir de 2013.
                                                      90 € le week-end en 2012, 110 € à partir de 2013.
 
Elle doit être portée au tableau de service 15 jours avant et ne peut pas concerner toujours les mêmes, puisqu’un journaliste ne peut pas faire plus de 60 nuits par an ou 15 week-ends qu’il soit CDD ou CDI.
 
Lorsqu’on parle de week-end, on parle de la permanence effectuée par les journalistes travaillant dans les services des radios nationales.
Pour les journalistes pour lesquels le week-end est un jour de travail comme les autres et pour les locales, on ne parle pas de week-end mais de nuit, qu’elle soit en semaine ou les samedis et dimanches.
 
Le week-end comme la nuit, lorsque le journaliste est amené à travailler, on passe de l’astreinte à l’intervention, récupérée temps pour temps, puis une demi-journée au-delà de 3h et une journée au-delà de 6 heures de travail.
 
La direction n'a pas marqué de volonté d'étendre l’astreinte en région là où l'alerte n'avait pas été jugée nécessaire. Même chose pour les lieux où elle parait impossible à mettre en place (pas assez de journalistes ou beaucoup de situations familiales compliquées).
 
Dans les locales où le rédacteur en chef fait le choix d’être celui qui est réveillé, il faudra qu’il assume également le reportage éventuel et arrête d’appeler un journaliste. Sinon, ça s'appelle une astreinte et ça doit être payé.
 
Avant même la mise en place, on a entendu des bruits fantaisistes courir sur le financement du dispositif.
Non, les astreintes ne sont pas financées sur le budget piges ! Comme les heures de nuit elles bénéficient d’une ligne budgétaire centralisée qui ne prend pas un sou à rien ni à personne.

Deux regrets : d’abord le niveau de rémunération que nous trouvons très bas en 2012.  La direction a souhaité que l’effort financier soit progressif. Il ne faudra donc pas s’arrêter aux tarifs de 2013.
Ensuite, les RER. Il est évident que ces journalistes sont soumis à une sujétion particulière qu’il faudra reconnaître au plus vite, faute de les voir fermer leur téléphone dès la journée de travail terminée.

L'estreinte en détail

L’accord est entré en vigueur le 1er mars 2012.
 
définition de l’Astreinte
L’astreinte est définie par l’article L.3121-5 du Code du travail.
La période d’astreinte n’est pas considérée comme un temps de travail effectif. Elle est assimilable à un temps de repos.
L’astreinte est une période, en dehors de l’horaire normal de travail, pendant laquelle le salarié, sans être à la disposition permanente et immédiate de l’employeur, a l’obligation de demeurer à son domicile ou à proximité et d’être prêt à intervenir, notamment sur appel de l’entreprise.

La durée de l’intervention, qui comprend les temps de déplacement, est du temps de travail effectif.

L’astreinte de nuit commence au moment où se termine la journée de travail et s’arrête le lendemain, lorsque la journée normale de travail reprend.
L’astreinte du week-end commence au moment où se termine la journée de travail du vendredi et s’arrête le lundi matin à la reprise du boulot.

Les astreintes doivent être affichées au tableau de service et annoncées aux journalistes 15 jours avant.
Le tableau est modifiable en cas d’événement exceptionnel ou si la personne prévue pour l’astreinte est par exemple malade. Si c’est à vous qu’on a pensé pour remplacer l’absent, on doit recueillir votre assentiment avant de vous inscrire au tableau de service.

Vous ne pouvez pas être d’astreinte la nuit qui précède un jour de RH, de RTT ou vos congés.
On ne peut pas plus vous planifier la nuit ou le week-end qui précèdent votre retour de congés, de RTT ou de récup.

Un journaliste ne peut pas effectuer plus de 60 nuits par an d’astreinte ou 15 week-ends.
Les astreintes doivent être également réparties dans une rédaction ou un service, mais le planificateur doit également veilleur aux situations particulières des parents qui élèvent seuls leurs enfants.

Le nombre d’astreintes effectuées et le montant de la compensation figurent sur le bulletin de salaire du mois suivant.
 

à savoir
Qu’on appelle ça « permanence », « alerte » ou autre, il s’agit toujours d’une astreinte. Elle doit être portée au tableau de service et rémunérée.
 
Dans les locales où le rédacteur en chef fait le choix d’être celui qui est réveillé, il faudra qu’il assume également le reportage éventuel qui peut découler et arrête d’appeler un journaliste. Sinon, ça s'appelle une astreinte et ça doit être payé au journaliste.
 
Les rédacteurs en chef ne sont pas concernés par l’accord. La prime d’encadrement qu’ils touchent couvre ce genre de sujétion.


moyens de transport
Pour se rendre sur un lieu de reportage, la voiture de la radio est évidemment à privilégier. Lorsqu’il n’y en a pas de disponible ou si le journaliste préfère, il peut utiliser son véhicule personnel s’il possède l’assurance nécessaire. Les frais de déplacement sont alors pris en charge par Radio France sur la base du barème des indemnités kilométriques pour nécessités de service.
 
 
intervention
Elle est récupérée temps pour temps jusqu’à 3 heures.
Puis, une demi-journée au-delà de 3 heures.
Une journée au-delà de 6 heures.
La durée d’intervention  comprend les temps de déplacement.
 
 
en région
Pour éviter que le téléphone sonne sans nécessité, le journaliste d’astreinte sera doté d’un téléphone « spécifique astreinte » dont le numéro n’aura été communiqué qu’à un nombre limité d’interlocuteurs (préfecture, commissariat, gendarmerie, procureur, pompiers, et/ou autres à préciser localement).
 
 

Astreintes enfin rémunérées


5 Mars 2012
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Tags : astreintes



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