Astreintes : FAQ



Astreintes : FAQ
 
Qui l’eut cru ? Une négociation qui nous semblait tellement simple, puisqu'elle reprend pour l’essentiel les textes de loi, ne semble pas facile à appréhender par tous, surtout par l’encadrement Bleu.
 
Voici les réponses à quelques unes des questions qui nous ont été posées. N’hésitez pas à nous faire préciser les points qui vous sembleraient encore obscurs.

 
Etre prêts à intervenir à tout moment en cas d’événement important, n’est ce pas du simple professionnalisme ? N’est-ce pas ça être un  ˝journaliste˝ ?
Oui, absolument. Si votre Maire est victime d’un attentat, si une tempête s’abat sur votre ville, si une grue tombe sur l’école primaire de la commune d’à coté, vous allez surement vous précipiter à la radio, que vous soyez en congé ou que votre journée vienne de se terminer. Nous aussi et ce n’est pas de cela dont nous parlons.
Nous traitons ici de l’astreinte, ce système usant –reconnaissons-le- qui vous oblige à prévoir l’organisation de certaines de vos soirées, nuits ou week-end, durant de longues années. Et si quelqu’un vous dit « astreinte payée ou pas, le téléphone reste ouvert la nuit, car ceux qui aiment leur métier viendront de toute façon», hurlez, comme nous l’avons fait, car ceux qui disent ça vous diront bientôt aussi qu’on peut bien travailler après 21h sans heures de nuit, ou faire la matinale sans prime, car ça aussi ça fait partie du métier…
 

Les journalistes ne disposent-ils pas déjà de congés supplémentaires pour « amortir » l’impact des nuits ou des week-end gâchés. C’est pas ça les « Congés divers » ?
Les journalistes disposent, comme tous les salariés, de cinq semaines de congés. A cela s’ajoutent les RTT, car –vous l’avez remarqué- nos journées sont bien plus longues que les 35h fatidiques et nous ne disposons pas d’heures sup.
Les « congés divers » sont juste des récupérations forfaitaires des jours fériés. Le 1er mai, le 14 juillet, le 25 décembre, etc. Ceux qui sont au tableau de service ces jours là, récupèrent via les « Congés divers ». Les PTA bénéficient des heures majorées de jours fériés et parfois également de récup.
 

Avec l’amputation budgétaire que Radio France vient de subir, peut-on encore se permettre de payer les astreintes ?
Radio France vient en effet de perdre à nouveau 2,5 millions d’euros, à ajouter aux deux autres millions piqués il y a deux mois. La crise autorise –visiblement- le gouvernement à ne pas respecter ses engagements du COM (Contrat d'Objectifs et de Moyens)
Malgré tout, Radio France et ses journalistes n’en sont pas encore à tendre la main. Nous proposons à ceux s'inquiètent vraiment pour la santé financière de la Maison avec les astreintes, de refuser désormais heures de nuit, prime du petit matin ou prime d’encadrement. Cela aidera surement à boucler le budget.
Et pour ceux qui l’auraient oublié, l’augmentation salariale de cette année a été de … 0%.
 

Cest payé comment les astreintes ?
Comme les salaires, les heures de nuit ou la prime du petit matin (ou les heures majorées des PTA), le paiement des astreintes est centralisé. Il n’impacte donc ni le budget piges, ni le budget CDD, ni le budget des locales ou des nationales.
 

Radio France ne respectait vraiment pas la loi, avec les astreintes ?
C’est ce qui étonne beaucoup d’entre vous. Vous nous dîtes : « si c’était vraiment prévu dans le Code du travail et que c'était applicable  aux journalistes, Radio France ne se serait pas permis de bafouer cette obligation ». Et pourtant si ! Notre belle maison n’est pas à ça près… (le texte est ici). Quant à savoir pourquoi la loi n’était pas respectée jusqu’ici, vous poserez la question à Jean-Luc Hees lorsqu’il passera dans votre rédac.
 

Pourquoi les autres professions de Radio France ne bénéficient-elles pas de la rémunération de l’astreinte ?
Mais si, elles en bénéficient, du moins celles qui sont actuellement soumises à l’astreinte, comme les techniciens de reportage. Pour les autres, les confédérations n’avaient pas souhaité donner suite à la négociation astreintes de 2008 qui s’était donc refermée après la deuxième rencontre. Cette fois les syndicats –CGT mise à part- souhaitent pouvoir négocier rapidement un accord concernant les PTA.
 

Les astreintes, c’est utile pour les parisiens, mais en région ?
L’astreinte –appelée « alerte »- est la norme à Inter et Info depuis toujours. Mais dans certaines locales aussi des journalistes prennent l’alerte tous les soirs ou tous les week-end. Le paiement de l’astreinte c’est JUSTE l’application du droit, et le droit du travail il marche à Paris et en région !
 

Les RER sont tout le temps d’astreinte, puisqu’on les appelle directement sur leur portable ou chez eux. Sont-ils concernés par la négociation ?
Les RER n’ont pas plus l’obligation de garder leur téléphone ouvert la nuit que les autres journalistes. Ils le font pourtant et se font réveiller régulièrement par les nationales d’ailleurs. Pour eux, nous avons convenu que le mieux était de négocier une prime de sujétion. A condition que cela soit fait très très vite. D’ici là, ils ont le choix entre éteindre leur téléphone ou faire noter leurs nuits d’astreinte.
 

Dans ma rédac, le red chef dit qu’il ne va pas instaurer d’astreinte parce que c’est lui qui va nous réveiller si besoin.
Si le choix de votre red chef est de se faire réveiller par les pompiers ou la préfecture, il doit assumer. Il partira donc lui-même en reportage. Car s’il vous réveille, vous, pour y aller, vous savez comment ça se termine ? Votre red chef finit par appeler toujours les mêmes, ceux qui ne gueulent pas ou les CDD. Et ils ne seront même pas indemnisés. Vous trouvez ça juste ?
 

Faut-il mettre en place des astreintes pour une dizaine de reportages de nuit par an ?
Ça, il n’y a que votre équipe qui peut le décider. Mais il ne faudra pas se plaindre si un fait-divers important n’est pas couvert, car vous dormiez du sommeil du juste, téléphone clos.
Par contre, là où une astreinte quotidienne était instaurée depuis toujours, et où la direction décide de la supprimer car « c’était parfait tant que c’était gratuit, mais on ne va pas payer pour 10 réveils par an », comme nous l’avons entendu, là ce sont tous les journalistes de la locale qu’on insulte. Ils ne l’oublieront pas.
 

Dans ma rédac, nous n’avons jamais fait d’astreinte, nous ne trouvions pas ça utile. Dans celle d’à coté oui par contre. Pourquoi eux vont toucher de l’argent auquel moi je ne vais pas avoir droit ?
De la même façon que ne touchent des heures de nuit que ceux qui … travaillent la nuit ; ne touchent la rémunération de l’astreinte que ceux qui acceptent de renoncer à organiser un dîner le jour de l’astreinte, à boire un (petit) coup, à partir en week-end au bord de la mer, à aller dîner dans une zone non couverte par le portable, etc.  Et en plus, ils le font –sans rémunération- depuis des années. C’est normal qu’ils soient ENFIN indemnisés.  L’astreinte n’est pas un revenu complémentaire, mais le paiement d’une réelle pénibilité.
 

C’est bien d’avoir obtenu le paiement des astreintes, mais n’y avait-il pas d’autres priorités ?
Ceux qui disent ça, sont ceux qui ne sont pas concernés. Et c’est bien naturel. Il ne faut pas oublier que la négociation s’était ouverte en … 2008 et que nous travaillons simultanément sur plusieurs dossiers à la fois. 2012 doit être l’année des pigistes.



19 Mars 2012
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