​Stop à la grande lessiveuse !




C'est un constat inquiétant, venu du terrain, qu'ont pu partager les participants de la dernière Assemblée Générale distancielle du SNJ Radio France, les 25 et 26 janvier. Un constat qui recoupe les conclusions des différentes enquêtes menées récemment, dont le rapport ISAST sur France Bleu.
 
Quelles que soient les chaînes, quelle que soit la taille des rédactions, s'exprime un malaise profond et une souffrance sur la charge de travail, une perte de sens vis-à-vis des exigences des directions et un sentiment global d'un manque de reconnaissance de l'investissement quotidien, y compris sur le plan financier.
 
- "On est des petits hamsters dans une roue"
- "J'en ai ras le bol de cette boîte qui ne nous entend pas"
- "Là, je suis sous antidépresseurs"
- "À la rédaction, c'est l'enfer"
 
Voilà les mots de collègues de tous âges, aimant leur métier, tous confrontés à un rythme de travail démesuré et à l'accumulation des tâches au fil des ans. Jamais elles ne se sont accompagnées de moyens supplémentaires. Le SNJ a maintes et maintes fois alerté la direction de Radio France sur les répercussions négatives de ces décisions. L'instauration d'une double matinale (parfois filmée), à France Bleu, à effectifs constants, a par exemple mécaniquement surchargé les journées de travail des reporters et compliqué l’élaboration des plannings, comme nous l'avions hélas prédit. C’est exactement le même constat pour le web.
 


Des reporters fatigués


 
La multiplication des directs à toute heure sur France Info, au détriment de rediffusions, a eu le même effet pour les reporters, qui doivent "fournir" encore et encore, et dont les journées se sont allongées bien davantage que la liste de leurs effectifs.
Ceci revient à tirer toujours plus sur la corde, à instaurer une pression psychologique intenable sur les journalistes, à compter sur leur bonne volonté et leur professionnalisme sans autre forme de remerciements.
La NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) 2021 s'est conclue, comme les précédentes, sur une absence d'augmentation générale des salaires, le nombre de mesures individuelles aboutit aujourd'hui à des moyennes de 6, 7 voire 8 ans entre deux promotions​ alors que l'inflation a atteint 1,6% pour la seule année 2021.
 


Et les salaires ?


 
À tout cela, la direction ne sait répondre qu'une chose : l'impossibilité de dégager des marges budgétaires du fait des contraintes imposées par l'État. Nous pensons que d'autres choix sont possibles.
 
Le SNJ demande donc fermement des signes tangibles et immédiats de la part de la direction de Radio France: des embauches de reporters dans les stations de France Bleu, le doublement de l'enveloppe allouée aux promotions individuelles et plus de concertation avec les équipes, particulièrement à France Bleu.
 


27 Janvier 2022
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