Précaires: dernière limite



Précaires: dernière limite
Des pigistes et des CDD remerciés d’un jour à l’autre, brutalement, des précaires dans une incertitude intolérable : un an après son entrée en vigueur théorique, l’accord sur le recours aux occasionnels n’est pas clairement appliqué.

Pire encore. Des informations concor-dantes nous indiquent qu’il est utilisé à l’inverse de son esprit. Voilà qu’au nom du SNJ la Direction des ressources humaines se met à justifier des décisions que le SNJ combat depuis toujours, et combattra de toutes ses forces.

Cet accord, nous en sommes fiers. Il a montré qu’un syndicat pouvait, à condition d’en faire une priorité, s’occuper des plus faibles d’entre nous, ceux qui, n’étant pas titulaires, n’ont pas droit à nos droits. L’existence de cette armée de l’ombre, sans convention, sans règle, qui représente pourtant un minimum de cent postes permanents de journalistes, a des conséquences lourdes dans la vie de nos rédactions, pour tous. La précarité précarise l’exercice même du métier d’informer.

De fait, nous avons obtenu des avancées :

- l’embauche de 45 journalistes précaires en CDI
- le paiement de frais de mission au-delà du premier mois en province
- la mise en place d’entretiens individuels avec une personne en charge des CDD
- La formalisation de deux sessions d’écoute collégiale par an des journalistes avant l’entrée sur le planning
- La transparence de la notation des CDD commence seulement à se mettre en place mais de manière aléatoire


En revanche, des parties entières de cet accord ne sont pas appliquées :

- Pas de frais pour les CDD travaillant à Paris
- Le calendrier de suivi des CDD n’existe toujours pas
- La formation des précaires n’a pas été généralisée
- Le livret d’accueil n’a toujours pas vu le jour

Soyons clairs : soit la Direction générale applique immédiatement et loyalement cet accord, dans sa lettre et son esprit, soit nous le dénoncerons, en tirant toutes les conséquences. Preuve étant faite qu’une attitude syndicale responsable n’entraîne qu’une gestion implacable et opaque, nous serions pragmatiques en revenant à la case départ. Celle qui nous a conduits à réclamer, et obtenir pour une titularisation massive.

L’Assemblée Générale du SNJ demande la tenue, avant le 1er mars d’une réunion de la commission de suivie et l’application de cet accord. Nous exigeons un état des lieux complet, une stricte application de l’accord, et des solutions professionnelles pour les CDD lésés par le retard, les ruses, ou les atermoiements.


5 Février 2010
Lu 2153 fois





Radio France | France Inter | France Info | Culture & Musique | France Bleu | Mouv