La Paritaire et l’idéologie



La Paritaire et l’idéologie
La Paritaire c’était surement imparfait, parfois injuste, mais les avantages dépassaient de loin les inconvénients.
 
Les journalistes pouvaient faire argumenter leur demande de promotion par un syndicat. Aujourd’hui ils doivent aller demander audience à leur directeur, voir quémander, pour espérer une promotion et pour beaucoup c’est une démarche très difficile, voir impossible.
 
Comparer l’avancement des carrières selon les Locales, ou les régions, ou les nationales, permettait de garder une unité, une justice.
Présenter la carrière et l’année d’un journaliste, permettait à la direction d’entendre enfin un autre son de cloche, voir de dissiper un malentendu. Et lorsque le journaliste avait des rapports tendus avec sa hiérarchie directe, le fait d’évoquer son cas devant la DRH permettait bien souvent de passer au-delà de blocages.
 
Les syndicats ont relevé tellement d’erreurs… -qui a oublié la confusion entre les dossiers de deux journalistes, la direction refusant une promotion à Paul se basant sur l’année de Jacques- ou ce rédacteur en chef qui ne veut pas donner de promo à son journaliste parce qu’il ne sait  pas lire son tableau de carrière.
 
Nous avons dit tellement d’évidences qui n’en étaient pas pour nos cadres. Ils n’ont pas besoin de nous pour connaître leurs journalistes, disent-ils, mais ils arrivent à ne pas prévoir de promotion pour un journaliste qui vient d’avoir un prix ou d’accomplir un exploit. 

Cette année ce sera donc la « Commission de suivi des carrières »

« Il faut sortir de l’hypocrisie, c’est la direction qui donne les promotions ». C’est Christian Mettot, le DRH qui parle. Il veut sortir de l’hypocrisie comme Nicolas Sarkozy en est sorti en nommant les PDG de l’audiovisuel public.
Ce qu’il veut Christian Mettot, c’est effacer ce mot hideux : Paritarisme. La Tutelle le lui a demandé et il est trop pressé d’y consentir.
 
La direction décidera donc des promotions seule, sans nous entendre.
Elle laisse un osselet à ronger aux syndicats : défendre les carrières des journalistes qui n’ont pas été promus depuis 5 ans ou qui n’ont pas changé de niveau depuis 10 ans.
Mais la direction ne répondra pas à nos plaidoiries. Nous sortirons de la salle sans la moindre indication de la suite qui sera donnée à ces dossiers. Il ne fallait tout de même pas que la défense des journalistes soit trop facile.
Et à ceux qui n’auront toujours rien au bout, Radio France promet un rendez-vous avec leur encadrant pour une explication…
 
Nous savons déjà que la « commission de suivi des carrières » sera un échec. Nous espérons qu’elle ne sera pas également une escroquerie. Chaque année un certain nombre de promotion était « promise ». Ces pécuniaires ou fonctionnelles, gagées sur le budget suivant, étaient une sorte de cavalerie dont la direction dit ne plus vouloir. A son aise. Mais qu’elle n’imagine pas ne pas les compenser à l’unité près
 
Cette première « commission de suivi des carrières » doit être la dernière. Radio France doit retrouver ses esprits, arrêter de faire de la politique pour recommencer à faire de la DRH.


Mise à jour lundi 21 novembre

Mauvais auspices

La Commission de suivi débute dans quelques minutes et elle commence mal.
 
Pour préparer la défense des journalistes, les organisations syndicales ont besoin du compte rendu des propos tenus par la direction l’année précédente et des engagements qu’elle a pris. Sans ce document, la direction peut revenir sur ses promesses ou sur les propos bienveillants tenus à l’égard de tel ou tel.
 
Ce compte rendu, Christian Mettot devait nous le fournir comme les textes le prévoient (règlement intérieur de la Commission Paritaire). Il a décidé en toute connaissance de cause de ne pas le remettre aux syndicats. Pire, devant notre insistance, il a trouvé drôle de nous faire savoir qu’il se ferait un plaisir de nous donner le compte rendu… lorsqu’il ne servirait plus à rien, une fois la commission de suivi terminée.
 
Christian Mettot, nous l’avons maintes fois noté, ne s’intéresse que très peu aux journalistes de son entreprise. Nous sommes une entreprise de presse dont le PDG est un journaliste, mais ce ne sont pas ces petits détails qui l’ont fait  changer d’avis.
 
La Commission paritaire (devenue « suivi des carrières ») a été présidée par le DRH durant 30 ans. Elle ne le sera pas cette année.
Christian Mettot devait avoir quelque chose de plus intéressant à son agenda qu’entendre parler de nos carrières.
 
Ou alors il considère, lui aussi, que la Commission de suivi qu’il a créée n’a aucun sens. Il sera donc heureux de revenir dès l’année prochaine à un fonctionnement moins idéologique et plus soucieux des journalistes et de leurs carrières.


19 Novembre 2011
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