Journalistes précaires : loin du but



Journalistes précaires : loin du but
La troisième réunion de négociation sur les journalistes précaires ne sera finalement pas la dernière et c’est heureux, parce que la route est encore longue.
 
Oui, nous avons été entendus sur la création, à la DRH, d’un deuxième poste pour s’occuper des CDD et – enfin - des pigistes.
 
Oui, la direction a accepté de diviser par deux la période de pige qu’elle impose aux journalistes avant l’entrée au planning. Le but est évidemment de raccourcir la période de précarité imposée qui ne cesse de s’allonger et de faire disparaître progressivement la pige au profit du CDD. Nous l’avons réaffirmé : les diplômés d’écoles de journalisme doivent pouvoir passer le planning dès la fin de leur CDD d’été.
Rappelons que lorsqu’ils sont en pige, les journalistes, le plus souvent BAC + 5, touchent un salaire qui frôle le Smic horaire, ne bénéficient ni d’heures de nuit, ni de prime du petit matin.
 
Pour les CDD : la DRH table désormais sur un entretien après 12 mois de planning. Nous demandons que la direction communique deux fois par an, à tous les précaires, leur nombre de jours travaillés et comment cela s’inscrit dans la moyenne générale pour qu’ils puissent savoir où ils en sont.
 
D’autres règles doivent être inscrites noir sur blanc dans cet accord modifié :
 
  • Les règles qu’on oppose aux précaires doivent être écrites et respectées par la DRH. Par exemple, les contrats longs de quatre mois maximum, doivent être de quatre mois pour tous.
     
  • Il faut stipuler que les RTT se calculent en jours de travail et non en jours de contrat. Ça parait évident, et pourtant…
     
  • Il faut s’assurer qu’un CDD qui obtient 15 jours de contrat et est prolongé 15 jours de plus, ne peut être contraint de quitter son hôtel au motif qu’un mois c’est une autre type de frais de mission.
     
  • Il faut que le principe d’indisponibilité soit connu de tous et que les spécialités des journalistes soient reconnues et puissent avoir un débouché (contrats en politique, éco, étranger, justice, etc)
     
Il faut aussi revoir le chapitre des pigistes à l’étranger. Radio France accepte enfin (!!!) de cotiser pour eux. Mais où est l’assurance « risques exceptionnels » ? Et pourquoi la « Priorité radio France » a-t-elle été arrêtée de manière unilatérale alors qu’elle donnait entière satisfaction ?
 
Mais tout ça ne sera pas suffisant sans déprécarisation et intégration de journalistes en CDI, là où il y a des poches de précarités permanentes.

Pourquoi les radios qui utilisent 5 et 14 équivalent temps plein CDD par an (France Inter et France Info) ne pourraient pas avoir recours à des « jokers » CDI pour une partie de ces postes ? Le coût de la mesure serait nul pendant au moins les cinq premières années.
 
Pour faire tourner leurs rédactions et espérer faire du multimédia, les dix radios locales les plus mal dotées, celles qui ne comptent que six journalistes, doivent recruter en CDI. Qu’attend Radio France.
 
A l’heure où nous craignons le pire pour nos rédactions, mais encore plus pour les plus fragiles d’entre nous, nous exigeons que la direction ne sacrifie pas les journalistes précaires sans lesquels, la direction le sait bien, nos radios ne pourraient plus fonctionner.
 
La direction propose une ultime négociation le 26 février. D’ici là, elle doit écouter les précaires et les syndicats.



10 Février 2015
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